Un batisseur est parti - 20-10-2013 -

Un bâtisseur est parti

«Je me souviens» n'est pas seulement la devise du Québec mais aussi la fierté d'avoir fréquenté R.Meziere and co pendant beaucoup de saisons de tennis de table aussi bien en compétition qu'à la commission de tennis de table ou ce vieux sage était un frein et moi un accélérateur. Comme dans les vieux couples, il y avait des disputes et des désaccords sur la politique du sport à notre FSGT mais cela avançait quand même! Mes premiers contacts avec Robert datent de nos déplacements au Journal Le Monde ou il travaillait. Robert nous faisait visiter l'imprimerie et nous donnait à chacun un exemplaire du journal dont l'encre était encore fraîche.

Les Méziere c'étaient 3 frères plus Monique, la femme de Robert. Ils formaient une équipe de mousquetaires qui a, entre autres, surtout contribué à ce que le tennis de table persiste au Monde contre vent et marée.

Ce petit homme à moustache, me faisait la bise, il était de la trempe des bâtisseurs et surtout ne laissait pas indifférent. On l'aimait ou pas. Moi au début, je l'ai détesté et c'est comme cela que je suis venu à la commission pour faire valoir mes droits et puis je suis resté et j'ai compris que tout n'était pas blanc ou noir mais gris clair comme disait Coluche. Je suis triste de n'avoir pu, lors de son départ en mars de cette année de ne pas avoir eu une pensée pour Bobby et Monique qui étaient fusionnels. Il s'était retiré dans le Berry mais venait faire les rencontres à Paris et ceci malgré des problèmes de santé récurrents, Monique le surveillait, le couvait et je crois qu'il aimait cela, elle lui faisait les gros yeux quand il s'approchait un peu trop de la bouteille anisée et partageait sa cigarette brune.

Comme pour tout le monde, la route ne devait pas être toujours lisse mais en tout cas ils avaient, au moins, une passion commune : la petite balle blanche puis jaune. Adieu, modèle, sache que ta rencontre a influé ma vie, ce qui n'est pas souvent le cas hélas. Une énorme pensée à Monique, qui était la discrétion mais aussi l'essence de Bob, qui doit surnager devant cette séparation mais la boite à souvenirs est la aussi pour se rappeler le bon temps. Je suis sous le choc, notre famille de militant vient de perdre un de ses piliers en tout cas pour le futur, il reste la coupe Mezière, nom auquel il faudrait rajouter un S. Ce n'est pas une page, ni un chapitre, mais un tome de bénévolat qui se referme et la FSGT TT te remercie. Bon repos Bobby et pardon pour les fautes de Français dont tu avais horreur vu ton métier. 

Joël PICCHIO